La bipolarité et les aidants
Ça fait plusieurs mois que je n’ai rien publié et c’est OK.
Je travaille dur ces dernières semaines à la création de Notre Tribu Santé avec Benjamin.
Ce que l’on dit moins c’est ce qu’on vit en ce moment d’un point de vue personnel.
Il y a cette pudeur, cette peur du regard des autres, cette peur principalement que notre proche touché par la maladie soit stigmatisé. Je ne vais d’ailleurs pas l’identifier.
On parle ici de #santementale et plus particulièrement de bipolarité.
Et ce qu’on vit dans ma famille ces derniers jours en tant qu’aidants est d’une violence inouïe, et devinez quoi ?
On a l’habitude, on est prêts à ça, on « gère », c’est un petit peu la routine pour nous.
Nous sommes au contact des hôpitaux psychiatriques, nous devons expliquer les choses, rencontrer les médecins, les internes, les infirmiers (ce sont davantage des hommes dans ce milieu), les aide-soignants, les cadres de santé, les autres malades, et demander de soigner notre proche, tout en nous assurant que cette personne soit protégée d’elle-même et des autres.
On doit expliquer les antécédents psychiatriques et physiques, à beaucoup beaucoup de gens. C’est un peu fatigant, mais c’est rien à côté de ce qu’endurent ceux qui souffrent de troubles mentaux.
Nous, les aidants, ceux qui sont sur le côté, vivons une angoisse qui plane au dessus dans nos vies. Mais on a l’habitude. On « gère ».
🤲
Après tout, notre père était déjà bipolaire, il est décédé d’un cancer du cerveau en 2014, notre mère a eu plusieurs cancers et une crise cardiaque et notre soeur est polyhandicapée depuis sa naissance.
Et vous savez quoi ?
J’aime ma vie, je ne l’échangerai pour rien au monde avec quiconque.
Mais je crois qu’il est temps que les personnes voient ce que certains vivent en silence.
Et je suis reconnaissant d’être en bonne santé, j’ai parfois même ressenti une forme d’injustice à être en bonne santé.
Pourquoi moi ? J’ai parfois voulu décharger la souffrance de l’être aimé…
Bref, en cette journée mondiale de la santé mentale, je n’ai aucun message à faire passer.
Je voulais juste entrouvrir une fenêtre sur la vie silencieuse des aidants des personnes malades mentales.
Et non, ce n’est pas un gros mot. C’est juste dire ce qui est, et c’est OK.
Bonne #JournéeMondialeDeLaSantéMentale 💜
